Elio Pecora,
(Italie, 1936)





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Biographie


Elio Pecora est né à Sant’Arsenio (Salerno) en 1936. Il habite à Rome. Son œuvre littéraire foisonnante se compose de recueils de poèmes, nouvelles, romans, essais critiques, pièces de théâtre, de contes et anthologies poétiques pour enfants. Depuis La chiave di vetro – La clef de verre (1970), il a publié plus d’une quinzaine de recueils de poèmes. Derniers en date : Tutto da ridere? – Tout est risible ? (Empiria, 2010), Nel tempo della madre – Au temps de la mère (La vita felice 2011) et In margine e altro – En marge et autres (Oedipus, 2011). Ses poèmes ont été traduits en français, anglais, roumain, yougoslave, néerlandais, arabe et certains de ses recueils ont été publiés en portugais et néerlandais. Son œuvre poétique a été récompensée par de très nombreux et prestigieux prix.

Elio Pecora est traducteur de poètes français, polonais, roumains. Il a ainsi traduit du français des poèmes d’Anise Koltz, Il paradiso brucia – Le paradis brûle (Empiria 2002) et de Jean Portante, Je veux dire (publié par Vita felice). Mais aussi du napolitain un choix de nouvelles de Lu cunto de li cunti de Giovambattista Basile (Mondadori 2003). Elio Pecora est par ailleurs l’éditeur de nombreuses publications, monographies et anthologies. Il dirige actuellement la revue trimestrielle « Poeti e Poesia » aux éditions Pagine et collabore comme critique littéraire à de nombreux titres de la presse italienne et européenne. De même anime-t-il toujours des ateliers d'écriture (prose et poésie) dans de nombreuses écoles italiennes, à Rome notamment. Elio Pecora s’est également occupé de nombreux programmes culturels, littéraires et poétiques principalement, à destinattion des écoles ou des étrangers, pour la RAI.Il fait partie du jury de nombreux prix littéraires: Prix Sandro Penna Città della Pieve, Prix Procida Elsa Morante, Prix Luciana Notari, Prix San Pellegrino, Prix Nord-Sud, Prix Cordici pour la poésie religieuse.


Poème



INFANZIA

Forse fu solo sciatta, solo confusa
(il paradiso prossimo-toccato
nei gigli d’oro del parato azzurro;
al di là della porta chiusa a chiave
la strada buia e un passo affannato)
forse là, in quella stanza,
il tracciato-l’abbaglio
e vale ancora se cerchi l’uscita
dove t’attenda il gallo dei risvegli
e una stagione tutta di mattini
lievi sospesi chiari inteminati.

Forse già allora sapesti la pena
(un angelo paziente vigilava
contro quel buio, contro quell’affanno;
se in quel recinto durava l’esilio
partirne era la perdita, l’assenza)
e seguiti ad andare in quella stanza
e vi cerchi l’abbaglio e la paura
la stagione che dura
oltre le chiarità, oltre i mattini,
e resisti e sei quello e questo ancora
che si chiama-ti chiama fratello:
come il tramonto all’aurora.

ENFANCE

Peut-être fut-elle seulement négligée, seulement confuse
(le paradis proche-touché
dans les lys d’or de la tapisserie bleue;
au-delà de la porte fermée à clé
la rue sombre est un pas essoufflè)
peut-être là dans cette chambre
la trace-la méprise
il suffit encore que tu cherches la sortie
où t’attend le coq des réveils
et une saison toute en matins
légers suspendus clairs non terminés.

Peut-être qu’alors tu sus déjà la peine
(un ange patient veillait
contre cette obscurité-là, contre cet essoufflement-là;
si dans cette enceinte-là durait l’exil
partir en serait la perte, l’absence )
e tu y cherches la méprise et la peur
la saison qui dure
au-delà de la clarté, au-delà des matins,
et tu résistes et tu es celui et celui-ci encore
qui s’appelle-t’appelle frère:
comme le coucher du soleil à l’aurore.


(Traduit de l’italien par Jean Portante)


GUERRA

Sempre, ogni giorno, una guerra – non quella
che sventra i cieli e le case, stermina
popoli in fuga, ragione e speranza –
questa che cede a una stolta salute,
che in petto aggomitola l’ansia
e, insidiando e sperdendo, in ogni istante
germina l’altra e la muove e l’appronta.

Sempre, ogni giorno, dovunque una guerra
(neanche in sogno entriamo disarmati) :
pure ciascuno porta nella mente
un segno, un punto, una stanza segreta
e là cercarsi, di là ripartire.

GUERRE

Toujours, chaque jour, une guerre – pas celle
qui éventre les cieux et les maisons, extermine
peuples en fuite, raison et espérance –
celle-ci cède à une santé idiote qui dans la poitrine pelote l’angoisse
et, d’embûche en égarement, à chaque instant
germe l’autre et la déplace et la prépare.

Toujours, chaque jour, où que ce soit une guerre
(même dans le rêve nous n’entrons pas désarmés):
pourtant chacun porte en son esprit
un signe, un point, une chambre secrète
et là se chercher, de là repartir.


(Traduit de l’italien par Jean Portante)