Lucian Vasilescu,
(Roumanie, 1958)





La Poésie en ce temps
Qui nous sommes
Une asbl, pour quoi faire ?
L'équipe
31 mars - 2 avril 2017
15-17 avril 2016
24-26 avril 2015
25-27 avril 2014
12-14 avril 2013
20-22 avril 2012
01-03 avril 2011
23-25 avril 2010
24-26 avril 2009
11 mars 2009
18-20 avril 2008


Biographie


Lucian Vasilescu, né en 1958, est poète et journaliste. Il a publié sept recueils : L’Événement du jour – un poème vu par Lucian Vasilescu (Prix du Premier Recueil de l’Association des Écrivains de Bucarest, 1995), La mécanique du poème d’amour (Prix de Poésie de l’Association des Écrivains de Bucarest, 1996), Le Sanatorium des maladies discrètes (Prix de Poésie de l’Association des Écrivains de Bucarest, 1997), Alcool médicinal. Le Musée des événements de cire (2000), Sans cela, tout serait inutile (2006), près. tellement lointain/close. so far away (édition bilingue roumaine-anglaise, Prix de Poésie de l’Association des Écrivains de Bucarest, 2009) et L’Institut de Poésie Légale (2010).

Il a également publié trois recueils en collaboration avec d’autres amis poètes : Manuel de littérature (signé par sept poètes roumains, 2004), Confort deuxième degré amélioré (en collaboration avec Ioan Es. Pop, 2004) et À cœur joie (en collaboration avec Ovidiu Genaru, 2008).

Lucian Vasilescu est aussi l’auteur d’un livre d’entretiens intitulé Mille neuf cent quatre-vingt-douze – systèmes de survie (1992).



Poème



Fără de care ar fi în zadar

soarele apunea răsucind fuioare de lumină. în codrul de termopane fusese încă o zi. una senină. nori de benzină învolburau apusul. mă holbam în abis şi aşteptam stelele. de neon, neasemuitele, ielele. să-mi găsesc printre ele pereche. aşteptam cu un cercel în ureche şi-n cealaltă cu o cască bluetooth.

amurgul era vineţiu. ca un mort descompus, de la etajul trei al unui bloc dezafectat, pustiu. de garsoniere.

am închis ochii şi-am ascultat şipotul tramvaielor pe şine. mă chirceam de fericire şi-mi părea că sunt proprietarul acelei seri sublime. şi-al nopţii care o să mi te-aducă pe grozava de tine.

aşa cum te visam în tinereţe. înveşmântată într-o sumară şi străvezie tristeţe. pe cap purtând împletită cunună de cabluri. roşii, verzi, galbene, gri. unele ademenitoare, coaxiale. mă-nnebunesc de dor. de dorul umbrei tale. m-auzi? de lacrimi ochii mei sunt uzi. cum ud e zidul casei pe care mă uşurez, cutremurat de plăcere.

Sans cela, tout serait inutile

le soleil se couchait en enroulant ses quenouilles de lumière. dans la forêt des doubles vitrages un autre jour venait de passer. un jour clair. des nuages d’essence faisaient tourbillonner le coucher du soleil. je fixais l’abîme et j’attendais les étoiles. de néon, sans pareilles, fées malfaisantes. pour trouver ma moitié parmi elles. j’attendais, une boucle dans l’une des oreilles et dans l’autre un casque bluetooth.

le crépuscule était bleuâtre. comme un cadavre décomposé au troisième étage d’une HLM désaffectée, déserte. des studios HLM.

j’ai fermé les yeux et j’ai écouté le susurrement des tramways sur les rails. je me recroquevillais de bonheur et j’avais l’impression d’être le propriétaire de cette sublime soirée. et de la nuit qui te porterait vers moi, toi qui es si terrible.

telle que je rêvais de toi en ma jeunesse. enveloppé dans une tristesse sommaire et translucide. la tête coiffée de couronnes tressées de câbles. rouges, verts, jaunes, gris. quelques-uns étaient attrayants, d’autres coaxiaux. tu me manques si fort que j’en deviens fou. ton ombre me manque si fort. m’entends-tu ? les larmes mouillent mes yeux. comme le mur mouillé de la maison, sur lequel je me soulageais, frissonnant de bonheur.

Traduction française par Linda Maria Baros