![]() |
||||||||
![]() |
![]() Àlex Susanna, (Catalogne/Espagne, 1957) ![]() |
![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
|||||
![]() |
Biographie |
![]() |
Àlex Susanna (né à Barcelone en 1957) a été directeur des éditions Columna, directeur de la Fondation Caixa Catalunya à La Pedrera de Barcelona et est actuellement directeur adjoint de l’Institut Ramon Llull. Il a publié plusieurs recueils de poésie dont certains ont été traduits en français : Palais d’hiver in Carnet vénitien (Mare Nostrum, 1993), Principe du froid (Les Cahiers de Royaumont, Créaphis, 1998), Les Cernes du temps (fédérop, 1999), Inutile poésie (fédérop, 2001) et Angles Morts (fédérop, 2008). Son œuvre a été traduite en de nombreuses langues. Il est luimême traducteur et a traduit Le con d’Irène de Louis Aragon, Monsieur Teste de Paul Valéry, Calligrammes d’Apollinaire, et les Four Quartets de T.S. Eliot. En 1984, il a fondé le Festival international de Poésie de Barcelone, qu’il a dirigé jusqu’en 2000. Il est membre de l’Académie européenne de Poésie et en 2008 a été fait Chevalier des Arts et Lettres. |
|||||
![]() |
Poèmes |
![]() |
![]() Dimanche en fin d’après-midi Brusquement je vous ai entendus dans le couloir et lorsque vous m’êtes apparus sautillant et courant de bas en haut et de haut en bas de la maison, aussi peu vêtus que trois anges baroques d’une gravure ou d’un retable, tous les trois riant immensément, comme emportés par une brusque vague de bonheur, je n’ai pas un seul instant douté que vous étiez au paradis et ne le saviez pas, alors que moi je me trouvais sur le seuil incapable de le franchir mais certain de vous y avoir surpris comme seul peut l’être un expulsé. ![]() Doigts tachés Comme il y avait longtemps que nous n’en ramassions pas, cela m’a surpris de me voir les doigts tachés d’une encre violacée comme un manifeste républicain à contretemps: un moment, ces grosses mains ont été celles du garçon qui grimpait par quelque après-midi d’été dans la forêt cueillir myrtilles ou prunelles au milieu des ronces et des buissons piquants, tandis que tranquillement le jour se retirait de ces montagnes courbatues et les encapuchonnait d’une fraîche couverture d’ombre. Maintenant c’est moi qui y vais avec mes enfants, ravi que la chaîne ne se brise pas et matin après matin nous commençons la journée avec des tartines initiatiques dont la confiture nous mène doucement au coeur sombre de la forê |
|||||
![]() |
![]() |
|||||||
![]() |