Charles Ducal
(Belgique, 1952)





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Biographie


Charles Ducal, ancien professeur de néerlandais, installé à Louvain, a fait ses débuts d'auteur en 1987 avec Het huwelijk, recueil poétique qui frappe par son ton cynique, sa forme fixe et ses références bibliques. Entre 1987 et 1998, paraissent De hertog en ik, Moedertaal et Naar de aarde où le conflit entre l'imagination et la réalité est central. Un grand nombre de poèmes ont pour sujet la jeunesse à la campagne, les relations entre les hommes et les femmes ou l'écriture elle-même.

En 1992, Ducal publie le recueil de nouvelles semi-biographiques De meesterknecht, portrait ironique d'un activiste politique et écrivain débutant. L’année suivante, il écrit avec Kamiel Vanhole Over de voorrang van rechts, livre épistolaire sur la démocratie et le racisme dans lequel il adopte un point de vue clair contre la montée de l'extrême-droite.

Après une longue période de silence, Charles Ducal fait son come-back en 2006 avec In inkt gewassen, recueil poétique où le monde hors de sa sphère personnelle prend une plus grande place. Cette tendance s'intensifiera en 2009 avec Toegedekt met een liedje. En 2010, il signe l’essai Alle poëzie dateert van vandaag, un plaidoyer visant à encourager la lecture de la poésie à travers l'enseignement. En 2012, ses six premiers recueils poétiques sont rassemblés sous le titre Alsof ik er haast ben. En 2014, parait De buitendeur.

Charles Ducal a reçu plusieurs prix littéraires. Il est depuis janvier 2014 et pour deux ans Poète National de la Belgique.


Poème



Koopkracht

Na zijn dood werd God vloeibaar
goud. In die vorm kwam hij overal,
op alle plaatsen, die hij overspoelde
tot men geen andere god nog aanbad.

Heter dan kokende as, kouder dan ijs
drong hij binnen door ogen en oren
en dwong alle handen naar zijn gebod:
wie een leven wil moet het zien te kopen.

Wie het kan wordt vloeibaar als God zelf,
wast aan en giet zich uit over de wereld,
duizenden goden, allen de enige.
Wie het niet kan wordt onbestaand,

een roeier zonder spanen,
een zwemmer in het moeras,
een drenkeling buiten adem,
een wesp in een limonadeglas.



Pouvoir d’achat

Après sa mort, Dieu devint de l’or
liquide. Sous cette forme il s’étendit partout,
en tout lieu, qu’il inondait
au point d’être l’unique dieu adoré.

Plus chaud que cendre bouillante, plus froid que glace
il pénétra par les yeux et les oreilles
et plia toutes les mains à son commandement :
qui veut une vie est tenu de l’acheter.

Qui le peut se liquéfie comme Dieu même,
croît et se déverse sur le monde,
des milliers de dieux, chacun l’unique.
Qui ne le peut cesse d’exister,

un rameur sans pagaie,
un nageur dans la fange,
un naufragé à bout de souffle,
une guêpe dans un jus d'orange.

(Traduit du néerlandais par Pierre Geron avec le Collectif des Traducteurs de Passa Porta)