Edouard Glissant, (Martinique, 1928-2011) |
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Biographie |
Docteur ès lettres, Edouard Glissant «l'un des plus grands écrivains contemporains de l'universel» (Jacques Cellard, Le Monde) est né à Sainte-Marie (Martinique) le 21 septembre 1928. Formé au lycée Schoelcher de Fort-de-France, il poursuit des études de philosophie à la Sorbonne et d'ethnologie au Musée de l'Homme. Ses premiers poèmes (Un champ d'îles, La terre inquiète et Les Indes) lui valent de figurer dans l'Anthologie de la poésie nouvelle de Jean Paris. Il joue un rôle de premier plan dans la renaissance culturelle négro-africaine (congrès des écrivains et des artistes noirs de Paris en 1956 et de Rome en 1959) et collabore à la revue Les Lettres nouvelles. Le prix Renaudot, remporté en 1958 pour son premier roman, La Lézarde, consacre sa renommée. Co-fondateur avec Paul Niger en 1959 du Front antillo-guyanais et proche des milieux intellectuels algériens, il est expulsé de la Guadeloupe et assigné à résidence en France. Il publie en 1961 une pièce de théâtre, Monsieur Toussaint, et en 1964, un second roman, Le Quatrième Siècle. Rentré en Martinique en 1965, il fonde un établissement de recherche et d'enseignement, l'Institut martiniquais d'études, et une revue de sciences humaines, Acoma. Son oeuvre ne cesse de croître en ampleur et en diversité: une poursuite du cycle romanesque avec Malemort, La Case du commandeur et Mahagony; un renouvellement de la poétique avec Boises, Pays rêvé, pays réel et Fastes; et un épanouissement de la pensée avec trois essais majeurs, L'Intention poétique, Le Discours antillais et Poétique de la relation. De 1982 à 1988, il est Directeur du Courrier de l'Unesco. En 1989, il est nommé «Distinguished University Professor» de l'Université d'Etat de Louisiane (LSU), où il dirige le Centre d'études françaises et francophones. A partir de 1995, il est «Distinguished Professor of French» à la City University of New York (CUNY). De nombreux colloques internationaux lui ont été consacrés: Université de Porto (Portugal), Louvain (Belgique), Université de l'Oklahoma (Norman), en Guadeloupe, Martinique, à Parme (Italie), à Paris et à CUNY (New York). Mort à Paris le 3 février 2011, Édouard Glissant laisse une oeuvre monumentale, une Relation tissée avec un Tout-Monde qui ne cesse de s'en inspirer. Edouard Glissant était Membre de l'Ordre des Francophones d'Amérique (Québec) depuis 1986, Président honoraire du Parlement International des Écrivains depuis 1993. Il a reçu le Prix Roger Caillois de poésie, pour Poétique de la relation en 1991 et le Prix de Poésie du Mont Saint-Michel, 1998 www.edouardglissant.fr |
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Poème |
Poétique I J'étreignais le sable, j'attendais entre les rochers, j'embrassais L'eau puis le sable, les rochers - ce coeur des choses rêches - puis un arbre! M'écriant Que le langage se dénoue et que tel baigne, en ce lieu, Qui aurait allumé plus pur encore le mirage. (à Max Clarac-Sérou) C'est par ici un vent de roses solennelles, c'est l'azur Tissant en floraison d'irréelles, si belles mains C'est l'été que le vent dépouille de son rêve, l'enfant nu Pleurant devant le jour, attendant midi. Ta ville te comprend. A peine un mot implore cette brise Invisible qui nous oblige à nous vanter de transparences Et plus secrète dans sa sève et innommable. Vois, Le sel recouvre la saison, les arbres roux, l'enfant. Des roses irréelles nous nommons l'impur encens. |
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