Isabel Pérez Montalbán, (Espagne) |
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Biographie |
Née à Cordoue en 1964, Isabel Pérez Montalbán vit actuellement à Malaga. Elle a publié plusieurs recueils, dont le premier date de 1991 (La Mort inutile/No es precisa la muerte, éditions du Murmure). Assimilés à une poésie de combat, ses textes ne trahissent aucune illusion face à l’effondrement des grandes idéologies. Se définissant comme « un témoin involontaire de son temps », elle convoque mémoire collective et mémoire individuelle, et tisse le portrait d’une humanité en proie à la déréliction. Une poésie du réel donc, qui dévoile la complexité du monde sans jamais sacrifier la forme, saisissante et picturale. |
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Poème |
Troisième enseignement Des matières qu’on ne vous enseigne pas à l’école: Avoir beaucoup de patience. Entretenir une dune mobile et les plates-bandes terreuses des jours. Boire les larmes retenues. Manger de l’oxyde et du pain. Filer vers les coternes de la violence dominicale. Se déshabiller en hâte. Fermer brutalement le robinet brûlant du désir. Contenir toute nausée. Lire les suicidés, les survivants du goulag boréal, de l0holocauste. Regarder ce que j’ai revé au loin: une maison sur la plage aujourd’hui en ruines, refuge pour les rats et les camés. Ne pas confondre les moulins avec les géants. Famille signifie les appels d’un berger qui réunit son troupeau. Aussi se perdre dans l’obscurité de la montagne, avoir peur, lâcher la corde tendue au-dessus d’un précipice d’abandon. Savoir par coeur et ensuite oublier. |
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