Narcís Comadira, (Catalogne/Espagne, 1942) |
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Biographie |
Né à Girona en 1942, écrivain et peintre, Narcis Comadira est surtout poète. Sa poésie tend, à travers une grande rigueur métrique et linguistique, vers des formes classiques, la contemplation, la réflexion et l’ironie. Narcis Comadira a publié La febre freda (Cinc poetes de Girona, 1965) et Papers privats (1969). Le recueil La llibertat i el terror. Poesia 1970-1980 (1981) contient Amich de plor... (1970), El verd jardí (1972), Un passeig pels bulevards ardents (1974), Les ciutats (1976), Desdesig (1976), Terra natal (1978) et Àlbum de família (1980). Il a publié par la suite Enigma (1985, prix de la Crítica Serra d'Or et de la Generalitat de Catalunya), En quarantena (1990, prix Lletra d'Or, Ciutat de Barcelona et de la Crítica 1991), l'anthologie Somnis i runa (1992), Usdefruit (1995), Lírica lleugera (2000), L’art de la fuga (2002) et le volume Formes de l’ombra (2002) qui réunit toute son œuvre poétique publiée, et, en 2007, Llast. Narcis Comadira est aussi l’auteur de livres en prose Girona. Matèria i memòria (1989), Fórmules magistrals (1997, deuxième édition en 2011), Sense escut (1998), L’ànima dels poetes (2002), Camins d’Itàlia (2005), Forma i prejudici (2006) et Dies de França (2008). En tant que traducteur il a publié deux anthologies, de poésie italienne (Poesia italiana, 1985) et de poésie italienne contemporaine (Poesia italiana contemporània, 1990). Mais il est surtout le traducteur des Cants de Giacomo Leopardi (2004). En 1991 Narcis Comadira a débuté comme auteur dramatique avec La vida perdurable (1991)(précédée de Neva 1990). Ont suivi L'hora dels adéus (1995), El dia dels morts. Un oratori per a Josep Pla (1997) et Al cel. Un oratori per a Jacint Verdaguer (2009). Pour le théâtre, il a par ailleurs traduit De Filippo, Molière, Tchekhov, Pasolini , Pirandello et Goldoni. Narcis Comadira, peintre, est attiré par les volumes, une tendance à la géométrisation et à la simplification des formes et une remarquable présence de la couleur. Il est l’auteur du mural Poi s’ascose nel foco che li affina, qui se trouve à l’entrée de la Faculté de Lettres de l’Université de Girona, et du triptyque Elogi de la pedra de Girona installé aux marches de la mairie de la ville. Une grande exposition Comadira. Cinquanta anys de pintura. Una antologia a été présentée au Musée de Montserrat, puis jusqu’en janvier 2011, au Musée d’Art et à la Fundació Fita de Girona. |
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Poème |
Giga Les llargues nits als refugis, les bombes, el cant de les sirenes, tot retorna al dolç captard burgès. ¿No te’n recordes? Que llunyanes les ombres, els globus captius, les llargues nits als refugis, les bombes. I aquells adolescents morien a milers i s’han podrit sota tants camps d’Europa i són llavors de fàbriques, de carbó i remolatxa, petits crims passionals, bicicletes, formigó i horitzons, camins i agricultura. Les barcasses van lentes pel canal. Tulipes i mantega bressolen cabells rossos, cossos alts que s’engreixen, concebuts en captards de misèria, les bombes, llargues nits als refugis, tot retorna, el cant de les sirenes, les guerres mundials. Ara, Herr Hitler, podeu donar la volta. ¿Quants terrossos voleu en el somriure? - Totes les noies d’Europa m’obliden, dolç, petit cor de pelfa acotxat amb murmuris. Gigue Les longues nuits dans les abris, les bombes, et le chant des sirènes, tout revient dans le doux soir bourgeois. Tu ne t'en souviens pas ? Si lointaines les ombres et les ballons captifs, les longues nuits dans les abris, les bombes. Tous ces adolescents qui mouraient par milliers et se sont putréfiés sous tant de champs d'Europe et sont graines d'usine, charbon et betterave, petits crimes passionnels et bicyclettes, béton et horizons, chemins, agriculture. Les péniches se traînent sur le canal. Tulipes et beurre bercent des cheveux blonds, de grands corps qui grossissent, conçus naguère en des soirs de misère, les bombes, longues nuits aux abris, oui tout revient, le chant des sirènes, les guerres mondiales. Et maintenant Herr Hitler, un petit tour de danse. Combien de sucres voulez-vous dans le sourire ? - Toutes les jeunes filles d'Europe m'oublient, petit coeur en peluche bien bordé de murmures. No dir-te’n res No dir-te’n res i deixar que s’escoli la tarda espessa. Els crits d’una gavina són cops de bec al cor. No dir-te’n res. No dir-te’n res del lent terror que em creix, les cèl·lules malignes que s’escampen dins l’ànima. No dir-te’n res. Escriure. I en algun capaltard de porpra al mar, amb aquell urc terminal d’atzavara, saber florir arran del precipici. Ne rien t'en dire Ne rien t'en dire et laisser s'écouler le soir épais. Ces cris de mouette sont des coups de bec au cœur. Ne rien t'en dire, de la lente terreur qui croît en moi, des cellules malignes qui s'étendent dans mon esprit. Ne rien t'en dire. Écrire. Et par un soir de pourpre sur la mer, avec cet orgueil terminal d'agave, savoir fleurir au bord du précipice |
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