Joke van Leeuwen, (Pays-Bas, 1952) |
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Biographie |
Joke van Leeuwen est née à La Haye en 1952. Elle a étudié les techniques graphiques à Anvers et à Bruxelles et l’histoire de l'art à l'Université de Bruxelles. Elle est poète mais aussi auteur de fictions pour enfants et pour adultes, illustratrice, et elle joue, met en scène et produit pour le théâtre. Elle a reçu de nombreux prix pour son travail, notamment pour ses livres pour enfants et pour son oeuvre poétique. Son poème ‘ les quatre façons d'attendre quelqu'un’ a été cité comme l'un des trois meilleurs poèmes de 2001. Joke van Leeuwen a été le poète officiel des villes d’Amsterdam et d’Anvers. Voir aussi www.jokevanleeuwen.com et pour un aperçu de ses livres pour enfants: www.queridokind.nl |
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Poème |
DAAR Hadden er lang naar gezocht, maar wat lag het daar prachtig, precies op zijn plaats. Overal groeisel, verschiet en bedoening. Alles kon rijmen, ook als het niet. Zaten daar gretig te willen ontvangen aan lange ontsplinterde tafels waarop, nog gesloten, schenkbaar te tillen getink. Kregen te lezen wat eetbaar kon, drinkbaar kon, alles beschreven. Keken soms over de regels heen, zagen daar groeisel, verschiet en bedoening. Iemand riep: Drinkt u maar, drink maar, ik kom dalijk bij u.’ – terwijl hij verdween. LÀ-BAS On l’avait longuement cherché, mais comme il était bien là-bas, exactement à sa place. Partout ça bourgeonne, horizon remue-ménage. Tout rimait, même quand pas du tout. Ils étaient là avides d’accueillir autour de longues tables bien lisses sur lesquelles, encore fermés, tintaient les flacons prêts à basculer. On leur fit lire ce qui pouvait être mangé, bu, tout était décrit. Parfois au-delà les lignes, ils voyaient que partout ça bourgeonne, horizon remue-ménage. Quelqu’un cria: buvez donc, buvez donc, j’arrive ! – en s’éclipsant. (Traduit par Danielle Losman) KIND IN BRUSSEL Er kwamen woorden op bezoek. Ze bleven zitten in mijn rotan stoelen. Ze zaten te bedoelen met rood hoofd. Gij, waarin ik zo anders had geloofd was zonder goddelijke jas en stukken kleiner. Verfijnd vroeg ieverans zich af hoe ergens ergens anders was. Seffens hield zich niet strak aan straks, bleef sloom op beide billen hangen. Maar goesting, uit zijn stoel gerezen, breed, met handen, bood zich aan als nieuwste woord om zelf te lezen. Ik ging daar naar een winkel om iets wat bestond te kopen. Ze konden mij daar niet verstaan, dus wees ik kleur aan, zweeg hoe hol, boog ik hoe rond, trilde hoe licht, bewoog ik hoogte, lengte, breedte. Ze zeiden: wiewie wiewiewie en legden heel hun toonbank vol met veel wat ik niet wilde. Ik moest naar huis terug. Ik moest er woorden bij. Maar hoe te weten of wat ik in mijn woorden zei en zij in hun taal anders ook in hun taal net zo heette. ENFANT À BRUXELLES Des mots sont venus en visite. Ils se sont installés dans mes fauteuils en rotin. La tête en feu, ils voulaient dire. Gij, en qui j’avais d’habitude tellement cru n’avait aucune apparence divine, et une taille bien plus modeste. Avec raffinement ieverans se demandait comment ergens pouvait être ailleurs. Seffens ne se contentait pas d’être straks là tantôt, il restait placidement assis sur ses deux fesses. Mais goesting se levant de son fauteuil, large, les mains tendues, se présenta comme le mot le plus nouveau à lire toute seule. J’allais au magasin acheter là-bas une chose qui existait. On ne me comprenait pas là-bas, c’est pourquoi je montrais la couleur, occultais le creux, courbais le rond, chancelais l’impalpable, je gesticulais hauteur, longueur, largeur. Ils disaient: ouiiiouiii, ouiiiouiii et couvraient leur comptoir de choses dont je ne voulais pas. Il fallait que je rentre à la maison. Je manquais de mots. Mais comment savoir si ce que je disais dans mes mots et eux par habitude dans leur langue s’appelait dans leur langue exactement pareil. (Traduit par Danielle Losman) VIER MANIEREN OM OP IEMAND TE WACHTEN 1. Zittend. Denkend aan liggen. Je handen strijken rimpels in het tafellaken glad rond een gerecht dat moeilijk en te veel voor twee en niet als op het plaatje is, maar ruikt, het ruikt de ramen uit, het doet zijn best niet in te zakken, zoals een ingehouden buik niet bol te zijn – ook andersom is vergelijken. 2. Lopend. Bijvoorbeeld naar de ramen en terug en toch weer naar de ramen, omdat geluid zich buigt naar wat je horen wilt, maar het niet is. Er danst een stoet voorbij, verklede mensen die iets onverstaanbaars juichen, van elkaar goed weten hoe ze heten en te kijken dansen dat je kijken moet. 3. Staand. Bij een ingang, uitgang waar je zei dat, maar er zijn er drie, je weet niet meer of die of deze. Van blijven staan komt niemand tegen, maar met bewegen wordt haast bereikt wat net verdween. Zeker nog niet gezegd wie blijft en wie beweegt en wie dan wie wanneer en van hoe ver weer ziet. 4. Niet. QUATRE FAÇONS D’ATTENDRE QUELQU’UN 1. Assise. Songeant à t’allonger. Tes mains aplanissent les plis de la nappe autour d’un plat compliqué, trop copieux pour deux, qui ne ressemble pas à l’illustration, mais embaume, embaume par-delà les fenêtres, faisant son possible pour ne pas s’effondrer, comme un ventre rentré de ne pas s’arrondir – ou vice-versa c’est encore pareil. 2. En courant. Par exemple, aller retour jusqu’aux fenêtres puis on recommence, parce que le bruit se plie à ce que tu veux entendre mais n’est pas. Passe un cortège, des gens déguisés qui hurlent joyeusement des choses incompréhensibles, sachant très bien qui est chacun, et dansant à telle enseigne que tu ne peux que regarder. 3. Debout. Près d’une entrée, une sortie où tu as dit, mais il y en a trois, tu ne sais plus laquelle est laquelle. En restant sur place, personne n’arrive, mais en bougeant, on rejoint presque ce qui vient de disparaître. C’est loin d’être certain, qui reste et qui va et qui finalement voit arriver qui venant d’où et à quel moment. 4. Pas. (Traduit par Danielle Losman) |
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